jeudi, février 17, 2011

Nouveau: un excellent documentaire sur Bouddha


Je dois beaucoup à ma parenté américaine : d’aimables gens qui me fournissent de la précieuse matière au sujet de la culture chinoise. Je peux ainsi recommander un merveilleux documentaire sur le bouddhisme que j’ai visionné en famille à Austin (avec photo prise dans un grand magasin d’alimentation). Il s’agit d’une intéressante biographie de la vie de Bouddha que racontent plusieurs spécialistes de cette philosophie inhérente à la culture asiatique. Le réalisateur d’expérience David Grubin a réalisé ce documentaire diffusé à la chaîne PBS avec la voix de Richard Gere, un adepte bien connu du maître à penser. Le fait de donner les explications à travers le vécu de l’éminent personnage donne une unité parfaite aux deux heures de film. Pas de longueurs!

«De la sagesse ancienne pour les temps modernes». Gautama Bouddha naît au Népal (lieu devenu saint) dans une famille vivant richement dans un palais, mais le jeune penseur n’y trouve pas satisfaction. Il s’adresse en vain à deux gourous, puis il pratique encore en vain l’ascétisme pendant six ans (un grain de riz par jour) sans y trouver les réponses qu’il cherche. Il va donc chercher l’«éveil» à l’intérieur de lui-même. En même temps, il manifeste son respect pour la terre qui devient son «témoin». D’où son respect pour tous les êtres vivants, y compris les insectes.

Les désirs sont la cause des souffrances de l’homme, affirme-t-il tout en orientant ses futurs disciples vers une vie de simplicité. Contrôler le corps pour contrôler l’esprit. Il est bon de mendier! Le dalaï-lama intervient en personne dans le documentaire pour préciser que ce ne sont pas tous les désirs qui sont mauvais. Il y en a de bons susceptibles, par exemple, de nous élever vers le nirvana. Par ailleurs, parmi les trois «poisons», il condamne l’envie, la colère et l’ignorance. Il faut plutôt privilégier la générosité, la compassion et la sagesse.

Distinction, Bouddha n’a donc pas dicté de dogmes comme dans certaines religions. Il n’a pas non plus élaboré de théorie de la création comme c’est le cas dans le catholicisme. Par contre, ce qui peut nous étonner c’est sa théorie de la réincarnation. La vie après la mort? Le réalisateur David Grubin explique qu’il s’agit là d’une notion qui existait dans la spiritualité indienne longtemps avant la naissance de l’illustre philosophe.

Bouddha meurt à Kushinagar (quatrième des endroits sacrés) le visage tourné vers l’ouest. «Soyez votre propre lumière. Vous n’avez pas besoin de moi.» Le bouddhisme s’est ensuite développé pendant un millénaire et demi en Inde et ailleurs. La Chine deviendra par la suite un terrain fertile pour cette philosophie et, fait à retenir, les années de marxisme-léninisme ne réussissent pas à en effacer l’implantation.

Dans le long documentaire, les différents intervenants (pour la plupart occidentaux) tiennent des propos simples et éclairants. Pas d’envolées obscures. Le document se distingue également par une magnifique illustration par des œuvres d’art et même des dessins animés pour bien faire passer le message. David Grubin est un spécialiste des biographies avec son travail passé sur John F. Kennedy, Lyndon B. Johnson et même Abraham. Pour conclure, j’aime bien cette maxime du réseau PBS : «La démocratie exige la sagesse». Espérons que les compressions budgétaires à venir du Congrès américain ne pénaliseront pas les 170 millions d’utilisateurs qui sont branchés sur ce genre de bonne production culturelle.

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