jeudi, janvier 27, 2011

L’éducation à la chinoise? Non, merci beaucoup!

L’autre jour, lors d’une réunion de famille au Texas, un oncle (diplômé de Yale) m’a aimablement apporté une page du Wall Street Journal. Y figurait un long article de la Sino-Américaine Amy Chua sur les vertus de l’éducation à la chinoise. Sa version personnelle avec ses deux fillettes. «Why Chinese Mothers are Superior».

Très intéressant comme lecture! Touche aux préoccupations de ce blog : l’interculturel Chine-Occident. Le lendemain, tout en prenant un café au marché Whole Foods, j’ai tout relu en divisant dans deux colonnes les valeurs chinoises face aux valeurs occidentales. Mais ce que je ne savais pas c’est que cette prof de Yale et auteure allait soulever une véritable tempête aux Etats-Unis. La une du magazine Time. Je me demande si l’effet matraque est le même au Canada.

Mon expérience à Taiwan

Le sujet m’intéresse parce que ma femme est chinoise et nous avons deux filles : l’une a fait tout son primaire à Taiwan et l’autre y a commencé son primaire. Dans mon livre, 20 millions de Chinois Made in Taiwan, j’ai justement abordé le sujet de l’éducation -- dans les deux cultures. J’ai aussi l’expérience d’avoir enseigné pendant quatre ans à l’Université Fujen à Taipei, l’avantage d’avoir vu comment les jeunes arrivent à cette dernière étape de leur formation. En plus de deux ans à Hong Kong il y a plusieurs années.

J’invite les lecteurs à prendre connaissance de son article qui a suscité des milliers de réponse et même des «menaces de mort». Beaucoup de passion en tout cas. Personnellement, j’admire beaucoup de choses chez nos amis chinois, mais je trouve qu’Amy Chua exagère vraiment. L’éducation ne consiste pas seulement à aller chercher des «A» dans le bulletin. Ce n’est pas seulement une course à obstacles avec examen par dessus examen. On ne peut pas non plus s’attendre aux mêmes réussites de la part de tous les étudiants. Même les deux sœurs ou les deux frères d’une même famille régiront différemment dans la même école.

Par contre, sûrement influencé par mes 10 années passées en terre chinoise, je suis d’accord avec cette femme pour dire que nos enfants dans les pays occidentaux devraient faire un effort plus grand dans leurs études. En revenant de Taiwan avec mes deux enfants dans les années ’80, j’ai été estomaqué de voir que les élèves du primaire revenaient à la maison avec peu ou pas de devoirs du tout. Rien à apprendre par cœur. Sus à la compétition entre les étudiants. De longues vacances d’été sans que les parents organisent quoi que ce soit en matière d’apprentissage. Pas de lecture de romans, par exemple.

Vive le juste milieu !

Mon point de vue en réaction à Amy Chua c’est de voter pour le juste milieu. Un peu plus d’efforts des méninges de notre côté sans avoir peur de brimer nos petits. Plus de formation générale du côté asiatique (pas seulement Chinois mais Japonais et Coréens) en incluant les activités parascolaires, les voyages et même le travail manuel. Trop de jeunes de Fujen (Furen) employaient l’expression : «Quand j’entrerai dans la société… après mes études.» Évidemment, pour le gouvernement autoritaire de l’époque, ça faisait leur affaire de dire aux jeunes qu’ils n’avaient rien à dire sur la société ou le gouvernement. Étudiez et taisez-vous!

Madame Amy Chua exagère vraiment. Mais elle a le mérite de mettre le doigt sur plusieurs bobos de nos sociétés. Au Québec, je trouve effarant le pourcentage d’analphabètes dans la population. Malgré des budgets très élevés accordés à notre ministère de l’Éducation, les résultats ne sont pas tellement extraordinaires. Qui détient le championnat du décrochage? Il faudrait que les parents jettent un coup d’œil du côté asiatique et fassent remonter l’éducation dans l’échelle de leurs priorités. Dans un monde fondé sur le savoir et la haute technologie, faut quand même d’abord savoir lire et écrire. Et aller se chercher un diplôme c’est indispensable. Puis faut être créatif !!

lundi, janvier 24, 2011

Un agent d’immeuble de l'Illinois parle de son expérience instructive en fengshui


Un agent d’immeuble que je connais bien, dans l’État d’Illinois, me raconte un fait vécu intéressant. Pas surprenant du tout pour ceux qui connaissent les croyances chinoises. Ses clients, un jeune coupe du milieu de la trentaine, cherchait une maison dans la région du grand Chicago. Longue recherche. Le mari était caucasien, mais la femme était chinoise. Cette femme médecin (originaire de New York) venait d’être transférée de la base navale de Norfolk, Virginie, et il leur fallait une résidence. L’agent d’immeubles, que nous appellerons Matthew, en était au milieu de sa carrière de huit ans. Le quinquagénaire m’a raconté cette anecdote comme si ça s’était passé la veille. Il a été frappé par cette différence culturelle.

«La jeune femme m’a dit qu’elle n’avait aucune réserve dans leur projet d’acquisition. À une exception près. Il était hors de question de devenir propriétaire d’une maison ayant un escalier positionné en ligne droite face à la porte d’entrée. Pourquoi? Parce que la chance allait ainsi s’échapper et disparaître par le devant», de me relater Matthew avec un certain amusement. De fait, les mauvais esprits voyagent aussi en ligne droite plutôt que de façon oblique ou en zigzag. L’homme de Lake Forrest (non loin de la ville des Vents) a fini par leur trouver la maison espérée – sans entorse à la géomancie -- après trois mois de recherche. Bref, ni la formation universitaire en médecine de cette Sino-Américaine, ni ses liens avec les forces armées ni son conjoint nord-américain ne lui ont fait mettre de côté ses croyances profondes dans les principes de la géomancie, le fengshui.

La porte de l’avant est l’endroit le plus important en matière de fengshui. Point d’entrée du flot bénéfique d’énergie du qi, la porte de bonne grandeur (proportionnelle à celle de la maison) doit faire face au point cardinal le plus favorable. Trop grande, elle laisse échapper le flot du qi. Il ne faut pas l’obstruer non plus. Dans les cas défavorables, il est conseillé de placer au dessus du cadre un miroir octogonal, un bagua, capable de faire dévier le sha qi, la malchance. Il n’est pas bon non plus de vivre dans une maison située trop proche de poteaux, de surfaces à angles droits, de tunnels ou d’avenues mal orientées.



À Austin, où je me trouve actuellement, dans mon quartier résidentiel, je suis frappé de voir la plupart des maisons afficher à la place d’honneur d’immenses portes de garage. Parfois deux garages occupant l’espace central comme si les occupants de la maison voulaient faire étalage de leur matériel roulant. (Au Texas, on ne survit pas sans son propre véhicule privé.) Par contre, comme on le voit sur la photo, la porte d’entrée est souvent de taille négligeable. L’effet négatif de comprimer l’entrée du sheng qi? Ou d’en garder le maximum à l’intérieur? Vite un maître de fengshui à l’aide pour trancher la question! Bien retenir la différence entre le sha qi (favorable) et le sheng qi (défavorable).