jeudi, septembre 13, 2012

Quartiers portugais et chinois de Réjean Meloche




Rue Duluth, le photographe Réjean Meloche a réuni ces six volontaires sous l'enseigne de Miudo & Linhares. «C'était le 7 octobre 1976, à cette époque, on pouvait entrer dans un commerce avec un appareil photo sans susciter la méfiance. On voyait le côté commercial des gens et le familial avec les enfants au jeu. On pouvait facilement les faire sortir sur le trottoir», explique cet ex-collègue de travail qui a notamment couvert la métropole pendant huit ans pour le Montréal-Matin et une dizaine d'années au Devoir.

En l'interrogeant plus à fond, il me parle aussi de l'oeil qu'il a porté sur le Quartier chinois. J'aime bien la représentation de ces trois vénérables messieurs à leur poste observation. Peut-être des ressortissants chinois condamnés à vivre en célibataires au Canada à cause de ses lois racistes? La nostalgie du trio est perceptible.


«J'ai un portfolio de quelque 100 000 images» ajoute cet ami de longue date (toujours souriant et patient) avec qui j'ai réalisé quelques reportages. L'an dernier, au vernissage de son exposition de 52 photos chez Lozeau, ce fut le plaisir de retrouver Jacques Bourget, autre vieux collègue de travail à Montréal-Matin, ainsi que Mathieu-Robert Sauvé, autre ami à l'emploi depuis longtemps de la publication Forum (Université de Montréal). Également, Solange Gagnon, ma voisine immédiate dans la salle de presse du boulevard Saint-Joseph: «Me reconnais-tu?». Un petit conventum. (Absents toutefois: feue Jocelyne Blouin, Benoît Aubin, Georges-Hébert Germain et plusieurs autres noms bien connus dans le journalisme.)

Pour Réjean Meloche, c'était aussi le lancement de son livre «Montréal, l'agitation tranquille» composé de presque une centaine de photographies. Grâce à la journaliste Guylaine Boucher et à la graphiste Valérie Paquette, le document en noir et blanc documente la vie quotidienne et l'effervescence des années 70 à Montréal, suivant la Révolution tranquille. Sans oublier Michel Chartrand, Jean Chrétien et René Lévesque.

Réjean a aussi gravé pour la postérité en 1976 un moment très spécial du chef péquiste faisant une grimace amicale à ma fille aînée lors d'un «Conseil général du Parti québécois.» La fillette de 2 ans ne savait pas si elle devait sourire ou quo faire en apercevant de très près ce monsieur à cravate qui essayait ainsi provoquer une réaction chez elle. Leurs nez se touchaient presque. Je suis ému en reconnaissant le petit manteau d'hiver gris qu'elle portait ce jour-là. Très drôle! Jacques Bourget avait mis ce face à face intergénérationnel bien en évidence dans les  Le Dimanche.

Photographe de choc couvrant les gens ordinaires dans des accidents, des interventions policières et des faits divers qui ont fait la une des journaux, le jeune sexagénaire de Lasalle en a vu de toutes les couleurs tout en s'intéressant également aux communautés ethniques et au secteur commercial comme celui des assurances. Il s'est lancé dans le noir et blanc dès l'âge de 17 ans.

Pour plus de détails sur ce chasseur d'images de 40 ans d'expérience et le livre de planches historiques en vente pour la modique somme de 20 dollars, voir: www.rejeanmeloche.com.