mardi, octobre 26, 2010

Le maire Rob Ford: vite les pieds dans les plats !

Entendu une bonne à Radio-Canada. Le nouveau maire de Toronto a déclaré: «Les Chinois travaillent comme des CHIENS», rapporte mot à mot une journaliste à Pierre Maisonneuve. Rob Ford s'est vite mis les pieds dans les plats! Le chien dans la culture chinoise est un être vil et bas. Tout à fait le contraire dans notre culture. Les Sino-Torontois ont dû faire la grimace... de se faire comparer à des chiens. Un «compliment»? Pas du tout. Il suffit de lire quelques romans chinois comme ceux de YU Hua pour voir comment on se sert de cet animal dans les insultes. «Chien rampant» était une invective sérieuse pendant la Révolution culturelle. Ces dernières années, le chien est en quelque sorte réhabilité comme animal domestique dans la classe moyenne des villes. Heureusement! Il y a quelques années, un policier a dessiné une tête de singe sur un permis de conduire d'une personne d'origine chinoise à Brossard, si je me souviens bien. L'intention était peut-être de se moquer du conducteur, mais le singe n'est pas un mauvais animal dans la pensée chinoise. Raté! L'autre jour, j'ai entendu l'insulte «tête de cochon» adressée à un jeune danseur dans le film «Mao's Last Dancer». Un peu étonnant aussi car le cochon est un animal très sympathique en Chine. Enfin, inutile d'en rajouter contre le nouveau maire de Toronto sur ses opinions en matière d'immigration. La presse en donne déjà assez de commentaires négatifs. Souhaitons lui seulement de bonnes relations avec ses milliers d'électeurs d'origine chinoise résidant dans pas moins de CINQ quartiers chinois dans la Ville-Reine. Peut-être se fera-t-il photographier en train de déguster de la bonne cuisine du pays de Confucius? (Sûrement pas de la viande de chien, à moins qu'un chef décide de lui en faire manger.)

lundi, octobre 25, 2010

Un goulag (oublié) en livre et en film

La couverture de ce livre récent laisse deviner un banal harlequin. Petit roman rose? Un documentaire tout gris de WANG Bing sur la désolation et la tristesse des vieilles usines d'État du Nord-Est de la Chine pouvait lasser par sa longueur interminable. À l'ouest des rails exigeait beaucoup de patience.

En fait, au delà des premières impressions, ce livre et Wang Bing nous arrivent avec des révélations chocs. Woman from Shanghai et The Ditch (le fossé) nous révèlent l'horreur du goulag de Jiabiangou (province de Gansu) où près de 3 000 «éléments de droite» ont été emprisonnés entre 1957 et 1960. Un grand nombre de ces prisonniers sont morts de mauvais traitements et de famine.

J'ai lu le livre dès sa parution en 2009. YANG Xianhui y relate le récit de quelques survivants. Une malheureuse «femme de Shanghai» y livre un terrible témoignage, une histoire de vie gâchée. Une histoire parmi une douzaine.

Un bon ami cinéphile qui est allé voir The Ditch à la Cinémathèque québécoise a commencé à me raconter ce qu'il avait vu. Il m'a fallu un moment pour me rendre comte que le livre et le film détaillaient le même camp de la mort de Jiabiangou. Chapeau à WANG Bing qui a eu le génie et surtout le courage de s'attaquer à un tel sujet. Tabou? Pas complètement, semble-t-il. Je regrette de ne pas avoir vu ce documentaire. Ni celui-là. Ni Feng Ming, autre production de WANG Bing -- qui nous a fait le plaisir de venir donner une leçon de cinéma à la Cinémathèque. En attendant de voir les images, faut lire le bouquin!

dimanche, octobre 24, 2010

La magie des lanternes 2010


Au Jardin de Chine du Jardin botanique (Montréal) cette année, c'est l'occasion d'admirer le magnifique spectacle des lanternes. La foule se masse pour voir ce festival des lumières. Un village chinois du 12e siècle y revit grâce à des personnages grandeur plus que nature. L'inspiration provient d'un chef-d'oeuvre de la peinture chinoise, Le long du fleuve, datant de la dynastie Song. Une belle surprise comparée à notre visite remontant à quelques années. Bravo aux responsables du Jardin de Chine en cette année du Tigre.