dimanche, mars 02, 2008

Le Dr Denis Lazure en Chine



Le citoyen-médecin Denis Lazure nous a quittés. Un «homme complet» d'après les témoignages qui ont été rendus à ses obsèques à l'église St-Viateur, à Outremont. Des témoignages très instructifs qui m'en ont beaucoup appris sur ce psychiatre qui a révolutionné plusieurs secteurs des services sociaux chez nous. Mon souvenir de Denis Lazure c'est le premier voyage en Chine que j'y ai fait en 1975. Il était le chef de notre délégation et nous avons partagé une chambre pendant notre périple très politisé. Les jeunes anglophones du groupe étaient tous maoïstes et il approuvaient tout ce qu'ils entendaient et voyaient. Mais sans trop voir ce pays en fin de Révolution culturelle. L'autre moitié du groupe, des francophones plus âgés, avaient déjà l'expérience des pays socialistes et nous étions là pour poser des questions, photographier et essayer de comprendre. Un moment donné, notre guide local, un fier maoïste de la bonne trempe, a suggéré qu'on fasse notre autocritique pour nous repentir de notre attitude non-correcte. Denis Lazure, qui admirait pourtout le modèle chinois, avait rejeté la suggestion du revers de la main. J'avais bien ri. On avait trop bien connu l'orthodoxie du Québec d'avant 1960 pour retomber dans la même marmite indigeste. Hier matin, servi avec un grand talent d'orateur, le témoignage de Bernard Landry sur l'«homme complet, grand humaniste», a été le plus mémorable. Le plus touchant et émouvant a été celui de Gabrielle Lazure avec ses «papa, papa!...» qui ont failli me faire craquer. En voyant le cercueil du défunt psychiatre, je n'ai pu m'enpêcher de penser au Dr Norman Bethune et à son oeuvre de démocrate à Montréal. Bien que Denis ait été le chef de notre délégation en 1975, je n'ai jamais senti chez lui d'autoritarisme. Plutôt un bon sens d'humour et un grand surplus de camaraderie!

mardi, février 26, 2008

SUR LE YANGTZE, formidable docu!


Bravo au jeune réalisateur Yung CHANG (ma photo) pour son excellent documentaire SUR LE YANGTZE! J’ai eu la bonne surprise de rencontrer l'homme à moustache en personne après avoir visionné son film de 95 minutes qui est à l’affiche dans les cinémas montréalais. Un des meilleurs docus parmi les nombreux que j’ai vus sur la grande Chine! Une caméra collée sur une famille relocalisée à cause du barrage des Trois Gorges. La jeune YU Shui, (rebaptisée Cindy pour les touristes) de ce couple illettré réussit à se faire embaucher sur un bateau de croisière et son acclimation dans un univers tout à fait inédit soulève la question du grand bouleversement que provoque la construction de ce mégabarrage. Yung CHANG, sino-canadien né en Ontario, n’a pas encore été gratifié de la réaction officielle des autorités chinoises mais je prévois qu’il y aura des sourires forcés chez ceux qui glorifient les prouesses techniques de cette réalisation sans tenir compte du sort réservés aux 2 millions (chiffre officieux) de «relocalisés». Un moment donné, un vendeur dans un magasin éclate en sanglots en lançant cette petite phrase : que les autorités sont donc dures pour les petites gens. Sur le bateau de touristes, un employé critique la mentalité de l’enfant unqiue. Yung CHANG et le producteur vendent des «produits dérivés» du film après la projection mais ils en achemineront une partie à cette famille YU. Des personnages attachants dont l’intimité et les pensées sont révélées au grand public. «Deux cents heures de tournage, nous a révélé Yung CHANG, et la petite YU Shui a très bien réagi en voyant le produit fini.» Un bon film à aller voir avant le déclencdhement des Jeux Olympiques!

mardi, février 19, 2008

Le célèbre Gilberto Gil à Montréal

Le célèbre artiste-ministre Gilberto Gil qui vient de s'adresser à un jeune public montréalais très enthousiaste soulève de nombreuses questions fort stimulantes et encore plus pertinentes si on les applique à la Chine. Je n'ai pas osé lui poser de questions si précises après son exposé mais faudrait creuser. Interrogation m'interpellant d'autant plus que l'homme de la bossa nova se présente à nous comme un personnage amical, modeste et particulièrement passionné (ma photo). Gilberto Gil veut libéraliser la culture numérique, multiplier les bornes Wi-Fi (hot spots), démocratiser les droits d'auteurs et rendre la télévision publique plus accessible. Pas facile de résumer sa pensée en une seule phrase mais voilà! En Chine, 2e marché internet au monde, qu'en est-il de la multiplication des bornes Wi-Fi face à la cyberpolice? Nos amis chinois qui ne sont pas les plus respectueux des droits d'auteur se trouvent-ils ainsi à mieux populariser la connaissance? «Il faut humaniser la technologie», nous lança le sexagénaire. Brésil et Chine? Diversité culturelle? Je m'interroge!

jeudi, janvier 24, 2008

Coup de coeur pour l'écrivain YU Hua.


J'ai eu un joyeux coup de coeur pour le roman-fleuve de YU Hua récemment publié en deux tomes à Shanghai. XIONGDI a eu un grand succès en Chine et sa traduction prochaine en anglais, (et d'autres langues, j'espère bien), devrait consacrer YU Hua comme un talentueux auteur et surtout un fabuleux raconteur d'histoires. XIONGDI, (Les Frères) raconte les pérépéties de deux jeunes garçons qui connaissent une vie familiale très difficile, traversent péniblement la Révolution culturelle et se rendent jusqu'à cette Chine actuelle où l'argent domine les relations humaines. Du grand tragi-comique et de l'humour noir en font une forte critique sociale. La mort de leur père et sa mise en cercueil font presque hurler le lecteur dans cette famille misérablement pauvre. L'aîné connaîtra une réussite matérielle sensationnelle tandis que le cadet, plus timide, peine à survivre malgré un mariage inattendu avec la plus aguichante fille du village. Né en 1960 à Hangzhou, YU Hua a exercé la profession de dentiste avant de se lancer à corps perdu dans l'écriture. XIONGDI possède tous les éléments d'un film à grand déploiement mais ce ne sera pas facile de bien rendre tant de situations loufoques (étalées sur presque 800 pages) dépassant très souvent l'imagination.

mercredi, janvier 16, 2008

Hommage au Père Lancelot à Macao!

Un bon matin, j'ai été ravi de trouver la photo du Père Lancelot Rodrigues dans les pages du New York Times (26.12.2007). Quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître cet ami dans un article sur l'Église catholique de Macao alors que je sirotais un breuvage chaud au café Peaberry à Denver, Colorado. Ce religieux de 84 ans est une véritable légende dans la petite enclave. Il a été le sauveteur des réfugiés au fil des années. Son optimisme, sa bonne humeur et son puissant réseau d'amis et de bienfaiteurs en font un personage unique. Malgré tout, un homme cent pour cent accessible. Son sens de l'humour au sujet des vertus de l'alcool le situe dans une catégorie spéciale, exactement comme sa facilité à faire disparaître un bon verre de whiskey. Notre dernier lunch, en septembre dernier, au restaurant Paparoca à Taipa, fut un hommage inoubliable à la gastronomie locale, la cuisine macaense, bien arrosée ce jour-là. Si vous rencontrez un macaophile qui ne connaît pas le Père Lancelot, méfiez-vous des imitateurs!

jeudi, janvier 10, 2008

René Lévesque et «liberté» en chinois?


Bernard Landry m'a rapporté une savoureuse anecdote au sujet de René Lévesque en visite en Chine populaire en 1984. Il me l'a raconté deux fois de suite lorsque je suis allé donner des exposés devant des classes de ses étudiants deux années de suite. «On n'avait pas vraiment entendu parler du Québec avant le fameux discours du général de Gaulle au sujet du Québec libre en 1967. On a donc dû inventer un caractère pour traduire le nom du Québec», lui fit remarquer un haut mandarin du gouvernement chinois, selon la traduction que saisit le Premier ministre québécois en tirant sur sa cigarette. René se pencha alors vers Bernard pour compléter l'explication en ces propres termes: «Et ils ont certainement dû aussi inventer un nouveau caractère pour traduire le mot libre», de me rapporter avec le sourire le professeur Landry entre deux bouchées de son poulet général Tao. Touché!

mardi, janvier 08, 2008

Le Denver Art Museum et l'Asie


Le Denver Art Museum renferme une collection asiatique vraiment très intéressante. Tout un étage de trésors chinois et japonais en plus d'artefacts coréens et tibétains. En ajoutant les sections consacrées à l'art des contrées situées plus à l'ouest, Inde, Cambodge et Thailande, pour ne mentionner que ceux-ci, l'ensemble mérite un examen en profondeur. Une formidable introduction pour les néophytes. Un délice pour les plus avertis. Avec la permission de tout photographier pour bien en graver les détails dans sa mémoire. La déesse de la compassion Guanyin pose ici pour vous dans avec cette statue de bois polychrome datant de la dynastie Liao (1000-1100 de notre ère), une merveille trouvée dans la province du Shanxi, indique la référence.